Plus de 1,2 million de réfugiés soudanais au Tchad sont confrontés à une crise humanitaire alarmante; l’ADH appelle à une mobilisation internationale urgente pour financer l’aide, protéger les civils et soutenir les communautés d’accueil.
Depuis le début de la guerre au Soudan en avril 2023, plus de 13 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays et à travers ses frontières. Parmi elles, près de 4 millions ont fui vers des pays voisins, dont plus de 1,2 million vers le Tchad, le pays frontalier qui est aujourd’hui au cœur d’une crise humanitaire silencieuse.
À El-Fasher et Zamzam, les violences atteignent un niveau insoutenable. Les récits des réfugiés sont glaçants : pillages, viols, exécutions sommaires. Ils expliquent que la situation était extrêmement difficile.
Dans les régions reculées du Darfour, les affrontements continuent de chasser des milliers de familles vers l’ouest. Le flux incessant de réfugiés a forcé les autorités tchadiennes et les agences humanitaires à ouvrir un nouveau camp de transit à Tine, à 180 kilomètres au nord d’Adré. Depuis fin avril, plus de 46 000 personnes y ont trouvé un abri précaire.
Mais selon les témoignages ce refuge reste insuffisant. Les conditions de vie sont extrêmement difficiles.
Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) tire la sonnette d’alarme face à l’aggravation de la crise. Son coordinateur régional au Soudan, Shaun Hughes, alerte sur le manque criant de financements, soulignant que le conflit soudanais constitue une véritable crise humanitaire à l’échelle régionale. Il avertit que sans nouvelles contributions, l’aide aux réfugiés pourrait être entièrement suspendue dans les mois à venir. Selon lui, ces populations méritent d’être protégées et soutenues, plutôt que de sombrer davantage dans la faim et le désespoir.
Les ressources diminuent, notamment en raison d’un désengagement de certains grands donateurs. Sous l’administration Trump, les États-Unis avaient déjà réduit leur aide étrangère alors que les besoins humanitaires explosent. À ce jour, l’appel de fonds pour les réfugiés au Tchad n’a été couvert qu’à hauteur de 13 %, selon l’ONU.
Face à cette urgence humanitaire, l’ADH appelle à une mobilisation internationale rapide et propose plusieurs mesures concrètes :
1. Les pays donateurs doivent augmenter leurs contributions pour répondre aux besoins immédiats en nourriture, eau, soins et abris.
2. Création d’un corridor humanitaire sécurisé afin d’acheminer l’aide sans entrave et faciliter les évacuations de civils piégés dans les zones de conflit.
3. Les populations tchadiennes qui accueillent les réfugiés doivent elles aussi bénéficier d’une aide renforcée pour éviter les tensions et l’épuisement des ressources locales.
4. Sans résolution politique du conflit, la crise humanitaire continuera de s’aggraver. La communauté internationale doit redoubler d’efforts pour encourager les pourparlers de paix.
5. Mise en place de programmes de relocalisation et d’intégration pour permettre aux réfugiés de reconstruire leur vie dans la dignité, en leur offrant des perspectives d’éducation, d’emploi et de logement.