Japon : les étudiants privés de sciences humaines

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Vingt-six universités japonaises ont annoncé qu’elles allaient fermer leurs facultés de sciences humaines et sociales, ou au moins réduire l’activité de leurs départements. Cette décision fait suite à une lettre du ministre de l’Education, Hakubun Shimomura, envoyée en juin aux présidents des quatre-vingt-six universités du pays pour leur demander d’abolir ou de convertir les départements de sciences sociales et d’humanités «afin qu’ils correspondent mieux aux besoins de la société», rapporte Slate dans un article. Il faut, expliquait-il, «se concentrer sur des domaines d’enseignement utiles à l’économie».

Sur les soixante universités japonaises qui proposent des cours dans ces disciplines jugées inutiles, dont font partie le droit et l’économie, dix-sept ont déjà annoncé qu’elles cesseraient de recruter des étudiants, indique un sondage publié par le quotidien Yomiuri Shimbun, cité par le Time Higher Education.

Sans surprise, les recommandations du ministère provoquent de vives réactions dans le pays. Le Conseil scientifique du Japon s’était dit fin juillet «très préoccupé par l’impact potentiellement grave qu’une telle directive administrative implique pour le futur des sciences humaines et sociales au Japon».

Les universités de Tokyo et Kyoto, les plus prestigieuses du pays, ont également fait savoir qu’elles n’appliqueraient pas les directives, malgré le risque de subir des pressions financières (…)
Liberation.fr