Les pays les plus pauvres « laissés pour compte » de l’aide au développement (ONG)

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Les pays de l’OCDE ont alloué l’an dernier moins d’un tiers de leur aide au développement aux pays les plus pauvres, une aide qui s’est en outre réduite depuis quatre ans, dénonce mardi dans un rapport l’ONG ONE.

Dans les pays les moins avancés (PMA), 43% de la population vit sous le seuil d’extrême pauvreté, contre 13% pour les autres pays en développement, un écart qui devrait encore se creuser au cours des 15 prochaines années, souligne ONE.

Or, la trentaine de pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) n’ont alloué à ces pays que 30,3% de leur aide au développement en 2014. Et cette aide a de surcroît subi une baisse de 6% depuis 2010, soit une coupe de 2,7 milliards de dollars.

L’an dernier, les pays les moins avancés ont dépensé en moyenne 222 dollars par an et par personne pour des secteurs clé comme la santé ou l’éducation, « quand le strict minimum est évalué à 500 dollars », relève le rapport annuel de l’ONG. Au Liberia, le budget est même tombé à 6 dollars par an et par personne. En France, il est de 8.202 dollars.

« Un tel niveau de pauvreté est inacceptable en 2015, surtout quand nous savons comment y remédier », déplore Friederike Röder, directrice de ONE France, citée dans le rapport. « Il faut augmenter l’aide internationale vers ces pays et leurs populations les plus démunies; les pays en développement eux-mêmes doivent mettre en place un dispositif efficace pour lutter contre la corruption et l’évasion fiscale », ajoute Mme Röder.

ONE relève que la France a en particulier diminué le montant de son aide ces dernières années, avec 0,36% de sa richesse nationale consacrée à l’aide internationale contre 0,42% en 2011. Son aide à destination des PMA est également en dessous de la moyenne des pays de l’OCDE, avec 25,4% alloués.

L’ONG appelle les pays de l’OCDE à allouer 0,7% de leur richesse nationale à l’aide au développement, conformément à l’objectif des Nations unies, et à en affecter au moins la moitié aux pays les plus pauvres.

ONE demande aussi à stimuler la « croissance inclusive » dans ces pays grâce à l’agriculture, aux infrastructures, à l’énergie et au commerce, en particulier en Afrique subsaharienne où sont situés 33 des 48 PMA. Si les donateurs avaient alloué l’an dernier la moitié de leur aide au développement aux pays les moins avancés, ces pays auraient reçu 26,5 milliards de dollars supplémentaires, a calculé l’ONG.

AFP