La communauté internationale ne doit rester silencieuse face à des politiques migratoires dénuées d’humanité. Chaque être humain, quel que soit son statut, a le droit de chercher asile et de vivre en sécurité. Ces politiques doivent reposer sur la compassion, le respect du droit international et la dignité humaine, non sur des transactions financières et des accords opaques.
Dans une révélation qui jette une lumière crue sur la politique migratoire de l’administration américaine, un transfert de 7,5 millions de dollars vers la Guinée équatoriale a été dévoilé.
Officiellement destiné à la gestion des crises de réfugiés, cet argent aurait servi de monnaie d’échange pour que ce petit pays d’Afrique centrale accepte des migrants expulsés des États-Unis. Une transaction qui revient à monnayer le droit d’asile et à externaliser l’inhumanité.
Alors que Washington justifie cette politique par la « lutte contre l’immigration illégale et de masse », cette révélation expose une réalité bien plus sombre. Derrière les discours se cache une stratégie de sous-traitance du rejet vers des pays où la situation des droits humains suscite de vives préoccupations. La Guinée équatoriale est régulièrement dénoncée pour ses violations systématiques des droits humains, son absence de libertés civiles et une corruption endémique.
Envoyer des migrants ayant fui la persécution, la violence ou la misère vers un tel environnement, c’est les précipiter dans la gueule du loup. C’est ignorer délibérément le principe de non-refoulement, pierre angulaire du droit international des réfugiés, qui interdit de renvoyer une personne vers un pays où elle risque la persécution.
Cette politique ne se résume pas à des chiffres sur un tableau de bord. Elle a des visages, des histoires, des traumatismes. Ces hommes et ces femmes, cherchant sécurité et espoir, sont réduits à des enjeux diplomatiques déshumanisés. Leur parcours, déjà semé d’embûches, s’achève dans un pays où leur sécurité n’est pas garantie et où leurs droits fondamentaux – à la liberté, à la dignité, à un procès équitable – sont quotidiennement bafoués.
La société civile condamne avec la plus grande fermeté ce type de pratiques. Il est impératif que toute la lumière soit faite sur cet accord et sur d’autres similaires. Le Congrès américain doit exercer son contrôle et s’assurer que les fonds humanitaires ne soient pas détournés de leur mission pour financer une politique d’expulsion agressive et contraire à l’éthique.
La communauté internationale ne peut rester silencieuse. Chaque être humain, quel que soit son statut, a le droit de chercher asile et de vivre en sécurité. Les politiques migratoires doivent se fonder sur la compassion, le respect du droit international et la dignité humaine, non sur des chèques et des accords opaques.
L’histoire jugera sévèrement ceux qui, pour l’illusion d’un contrôle aux frontières, auront monnayé le sort des plus vulnérables et trahi les principes qu’ils prétendent défendre.
La défense des droits des migrants n’est pas une option politique : c’est un impératif humanitaire.