Face à l’Épidémie de Choléra au Soudan, l’ADH Lance un Appel à l’Action

Une épidémie de choléra fulgurante frappe le Soudan, aggravée par la guerre civile et l’effondrement des infrastructures sanitaires. Seule une réponse intégrée et immédiate alliant soins, eau potable et mobilisation communautaire peut enrayer cette épidémie et sauver des milliers de vies.
Le Soudan fait face à une violente recrudescence de choléra qui a provoqué 172 décès et plus de 2 500 cas en l’espace d’une semaine, selon les autorités sanitaires. L’épidémie, apparue à la mi-mai, frappe principalement Khartoum et Omdurman, mais s’étend désormais à d’autres régions telles que le Kordofan-Nord, le Nil Blanc et Gazira. Médecins Sans Frontières (MSF) tire la sonnette d’alarme face à des structures de santé submergées, incapables de faire face à l’afflux massif de malades.
Joyce Bakker, coordinatrice de MSF au Soudan, décrit une situation dramatique où « de nombreux patients arrivent trop tard pour être sauvés ». Les centres de traitement sont saturés et les équipes sur le terrain n’ont qu’une vision partielle de l’ampleur réelle de l’épidémie. MSF appelle à une réponse d’urgence intégrée, combinant traitement médical et programmes d’assainissement pour contenir la propagation de cette maladie hydrique, très contagieuse et potentiellement mortelle.
Cette épidémie survient dans un contexte de guerre civile prolongée qui ravage le pays depuis plus de deux ans, opposant l’armée soudanaise aux Forces de soutien rapide (RSF). Le conflit a déjà provoqué la mort de dizaines de milliers de personnes et le déplacement de plus de 14 millions d’habitants. Le retour de populations déplacées à Khartoum exerce une pression critique sur des infrastructures déjà effondrées, notamment l’approvisionnement en eau, contribuant à l’aggravation de la crise sanitaire.
Les premières causes des épidémies de choléra dans le monde sont principalement liées au manque d’accès à l’eau potable, à l’insuffisance des infrastructures d’assainissement et à de mauvaises conditions d’hygiène. Le choléra, maladie d’origine hydrique, se propage par la consommation d’eau ou d’aliments contaminés par la bactérie Vibrio cholerae. Ces facteurs sont exacerbés dans les zones touchées par les conflits armés, les catastrophes naturelles ou les déplacements massifs de population, où les systèmes de santé sont souvent défaillants et les ressources vitales limitées. L’absence de surveillance sanitaire efficace et le retard dans les interventions humanitaires favorisent également la propagation rapide de la maladie.
Face à la flambée meurtrière de choléra qui ravage actuellement le Soudan, l’ADH appelle à la mise en œuvre immédiate d’un plan d’intervention intégrée combinant soins médicaux d’urgence, accès à l’eau potable, assainissement et sensibilisation communautaire. Dans un contexte marqué par l’effondrement des infrastructures sanitaires et la saturation des centres de traitement, il est crucial de renforcer les capacités médicales sur le terrain, notamment par l’installation de centres de traitement du choléra mobiles, la fourniture de médicaments essentiels et la formation accélérée de personnel de santé local. L’accès rapide à une eau propre et sécurisée, par la distribution d’eau chlorée et la réhabilitation des réseaux d’eau, est une condition indispensable pour stopper la propagation de cette maladie évitable.
Parallèlement, l’ADH insiste sur l’importance d’une mobilisation communautaire à grande échelle à travers des campagnes d’information en langues locales sur les gestes de prévention, ainsi que la distribution de kits d’hygiène de base. Une surveillance épidémiologique efficace et coordonnée, en collaboration avec les autorités sanitaires locales et les partenaires humanitaires, permettra également d’identifier et de contenir les nouveaux foyers d’infection. Pour faire face à cette urgence sanitaire sans précédent, l’ONG lance un appel à la solidarité internationale afin de soutenir financièrement et logistiquement cette réponse intégrée, seule capable de sauver des vies et de prévenir une crise sanitaire de plus grande ampleur.