Rapport sur la situation humanitaire après les inondations à Mokwa, État du Niger, Nigeria – Juin 2025

Les inondations dévastatrices à Mokwa soulignent l’urgence de renforcer la résilience climatique des communautés vulnérables au Nigeria, notamment à travers des systèmes d’alerte précoce, des solutions de reconstruction adaptées et la création d’un fonds d’urgence local.
Les inondations survenues le 29 mai 2025 à Mokwa, dans l’État du Niger – à environ 380 kilomètres à l’ouest d’Abuja, la capitale du Nigeria – ont provoqué une catastrophe humanitaire majeure, causant la mort d’au moins 200 personnes et le déplacement de plus de 3 000 habitants.
Les fortes pluies qui ont frappé la région ont surpris les résidents dans leur sommeil, détruisant près de 500 foyers en quelques heures. Les survivants, comme Fatima Kontagora, qui a perdu 16 membres de sa famille, témoignent de la violence extrême de l’événement. Déjà vulnérable en raison de sécheresses prolongées, la région fait désormais face à des phénomènes climatiques extrêmes de plus en plus fréquents et destructeurs.
Les dégâts infligés aux infrastructures – notamment l’effondrement de deux ponts et la destruction de routes essentielles – compliquent considérablement l’acheminement de l’aide humanitaire. De nombreuses familles sont privées d’abris, d’eau potable et de soins médicaux de base, ce qui augmente fortement les risques d’épidémies.
Cette catastrophe illustre de manière brutale les effets du changement climatique sur les communautés rurales, en particulier dans les zones agricoles sensibles situées en bordure du fleuve Niger.
Le Nigeria, pays d’Afrique de l’Ouest confronté à une vulnérabilité croissante face au changement climatique, a connu ces dernières années une intensification des catastrophes naturelles, notamment des sécheresses prolongées et des inondations dévastatrices. Des épisodes majeurs d’inondations ont été enregistrés entre 2012 et 2024, affectant des centaines de milliers de personnes dans les États de Kogi, Benue, Anambra, et plus récemment dans l’État du Niger. Ces événements extrêmes, souvent liés à des crues du fleuve Niger et de ses affluents, provoquent pertes humaines, déplacements massifs, destructions d’habitations et graves perturbations agricoles. Cette alternance de sécheresses et d’inondations, de plus en plus marquée, souligne l’urgence de renforcer la résilience des communautés rurales et urbaines du Nigeria face aux impacts du changement climatique.
Ce double fléau – alternance de sécheresses prolongées et de pluies extrêmes – s’intensifie sous l’effet du changement climatique. Il aggrave la vulnérabilité des populations rurales et urbaines, soulignant l’urgence de renforcer les capacités de résilience du pays face aux catastrophes naturelles.
Dans le cadre de son action en faveur des populations à risque, l’ADH recommande :
– La mise en place de systèmes communautaires d’alerte précoce et de sensibilisation aux risques climatiques afin de mieux anticiper les catastrophes ;
– L’intégration de programmes de reconstruction résiliente, incluant notamment des habitats surélevés et des voies d’évacuation sécurisées, pour limiter les pertes humaines et matérielles ;
– La création d’un fonds d’urgence local, jugé essentiel pour permettre une réponse rapide et efficace face aux crises ;
– Un dialogue renforcé avec les autorités locales, afin que les besoins spécifiques des communautés vulnérables soient pleinement pris en compte dans les politiques climatiques nationales.