Choléra au Soudan et au Tchad : vers une catastrophe humanitaire ?

Une épidémie de choléra menace la vie de centaines de milliers de réfugiés au Soudan et au Tchad, exacerbée par la guerre et l’insuffisance des infrastructures sanitaires. Pour endiguer l’épidémie, plusieurs actions prioritaires s’imposent. Une meilleure coordination entre l’OMS, le HCR, les ONG et les autorités locales est également indispensable.
La situation au Soudan et au Tchad est critique. Une épidémie de choléra menace des centaines de milliers de réfugiés déjà affaiblis par le conflit. Dans le Darfour soudanais et le camp d’Iridimi au Tchad, le manque d’accès à l’eau potable et à des infrastructures sanitaires adéquates favorise la propagation rapide de cette maladie hydrique hautement contagieuse. Pour Dossou Patrice Ahouansou, coordinateur principal du HCR pour l’est du Tchad, 230 000 réfugiés pourraient être menacés si des mesures urgentes ne sont pas mises en place.
Depuis juillet 2024, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a recensé plus de 100 000 cas. Dans le camp d’Iridimi, 264 personnes ont été infectées et 12 décès confirmés. Cette crise sanitaire survient dans un contexte déjà catastrophique : le Soudan est plongé dans la guerre depuis plus de deux ans, avec plus de 14 millions de déplacés et des millions de personnes confrontées à la famine, aux épidémies et à la violence.
Pour endiguer l’épidémie, plusieurs actions prioritaires s’imposent. L’accès à l’eau potable doit être assuré immédiatement par la distribution d’eau traitée et de pastilles de chlore, ainsi que par l’installation de points d’approvisionnement sécurisés. Des infrastructures sanitaires d’urgence, comme des latrines et un système de gestion des déchets, doivent être déployées rapidement.
Sur le plan médical, il faut mobiliser des équipes spécialisées dans la prise en charge du choléra. Des campagnes de sensibilisation, via les radios locales et les relais communautaires, doivent aussi encourager des pratiques d’hygiène essentielles.
Enfin, une meilleure coordination entre l’OMS, le HCR, les ONG et les autorités locales est indispensable. Un plaidoyer international doit être engagé pour mobiliser des financements et sécuriser des couloirs humanitaires, même en période de conflit.