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Les effets des conflits sur l’environnement

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Les effets des conflits sur l’environnement

Les dégâts causés à l’environnement en temps de conflit armé perturbent les écosystèmes et les ressources naturelles longtemps après la fin des hostilités. Ce sont des impacts qui menacent la biodiversité et qui s’étendent et se prolongent bien au-delà des limites des territoires nationaux ayant des conséquences inquiétantes pour les générations futures.

Les pertes en vies humaines civiles ou militaires, ainsi que les dégâts matériels dûs aux conflits armés, sont depuis toujours comptabilisés alors que l’environnement demeure souvent une victime silencieuse ; Dans la guerre il arrive que l’eau des puits soit polluée, que des récoltes soient brûlées, que des arbres soient abattus ou que des animaux soient tués.

Durant ces 6 dernières décennies, au moins 40 % de tous les conflits internes étaient liés à l’exploitation de ressources naturelles, selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). L’exploitation des ressources naturelles pour le financement des guerres, est aujourd’hui une préoccupation majeure des défenseurs des droits de l’environnement.

L’Afrique a été le continent le plus touché par les conflits en 2020 totalisant 10 des 29 conflits identifiés dans le monde. Ce continent a subi un impact considérable du conflit et des guerres internes sur son environnement, des impacts tant directs qu’indirects: pression sur les ressources naturelles par les forces armées et les populations civiles, pertes de la biodiversité dues à l’afflux et à la présence des réfugiés et personnes déplacées ; sans parler des impacts post-conflit qui continuent et persistent, y compris les impacts collatéraux liés essentiellement au manque de gouvernance tels que la contamination des eaux, des sols et de l’air.

Donnons l’exemple du Congo comme l’un des cas les plus significatifs de ce type d’impacts en Afrique. Depuis le milieu des années 1990, la république démocratique du Congo victime des séries de conflits armés a perdu de ses populations d’animaux sauvages, utilisés comme viande de brousse par les combattants. Les antilopes, les rongeurs, les singes et les éléphants de forêt ont ainsi vu leur nombre considérablement réduit, tout comme la population d’arbres en proie à une déforestation continue.

L’assèchement du Lac Tchad qui couvre 4 pays- le Cameroun, le Niger, le Nigeria et le Tchad- est un autre exemple illustrant bien les conséquences désastreuses de la destruction des ressources naturelles sur les populations dont l’économie dépendait largement de cet écosystème.

L’extrême nord du Cameroun qui se retrouve en proie à des arrivées massives de réfugiés fuyant Boko Haram, a perdu une partie considérable de sa biodiversité; les réfugiés détruisaient l’écosystème de la région constitué de savane arbustive afin de faire du bois de chauffage.

Il est crucial de protéger l’environnement à tout moment, en particulier durant les conflits armés. La protection de l’environnement doit faire partie des stratégies de prévention des conflits et de maintien et de consolidation de la paix. Pour l’ONU, il ne peut pas y avoir de paix durable si les ressources naturelles et les écosystèmes dont dépendent les populations, sont détruits.

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