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Centrafrique: l’ONU a enquêté sur des abus sexuels sur des enfants par des soldats français

Europe

Centrafrique: l’ONU a enquêté sur des abus sexuels sur des enfants par des soldats français

L’ONU a confirmé mercredi avoir mené au printemps 2014 une enquête sur des « accusations graves d’exploitation sexuelle et d’abus commis sur des enfants par des militaires français » en République centrafricaine avant le déploiement de sa mission dans ce pays (Minusca).

Selon le porte-parole adjoint de l’ONU Farhan Haq, un responsable de l’ONU a été suspendu pour avoir transmis en juillet 2014 les résultats de cette enquête aux autorités françaises au mépris des procédures.

Il a expliqué que le rapport transmis officieusement à Paris par ce responsable, sans en référer à sa hiérarchie, n’était pas expurgé des noms des victimes, témoins et enquêteurs, ce qui pouvait « mettre en danger » ceux-ci.

Le responsable en question, dont l’ONU ne donne pas l’identité, a donc été placé « en congé administratif avec plein salaire », en attendant les conclusions d’une enquête interne sur « ce grave manquement aux procédures » en vigueur.

« Notre conclusion préliminaire est qu’une telle conduite ne peut pas être considérée comme celle d’un lanceur d’alerte », a souligné le porte-parole.

La Minusca ne s’est déployée qu’en septembre 2014 en RCA donc cette affaire concerne des militaires français de l’opération Sangaris qui opéraient alors à Bangui, ont souligné des responsables onusiens. L’enquête a été menée sur place par le Bureau des droits de l’homme de l’ONU à Bangui.

Un source à l’ONU a expliqué sous couvert de l’anonymat que le responsable sanctionné, employé au Haut commissariat aux droits de l’homme de l’ONU à Genève, avait fait fuiter le rapport une semaine seulement après qu’il ait été fourni par les enquêteurs et que son action ne pouvait donc pas s’expliquer par une frustration devant un manque de réactivité de l’ONU.

La justice française a de son côté ouvert une enquête préliminaire sur cette affaire.

Les sanctions « les plus fermes » seront prononcées envers des soldats français si les soupçons d’abus sexuels sur une dizaine d’enfants en Centrafrique entre décembre 2013 et juin 2014 sont confirmés, a indiqué mercredi le ministère français de la Défense.

« Nous n’avons aucune raison de douter de la volonté des Français d’aller jusqu’au bout de leur enquête », a commenté un responsable de l’ONU.

AFP

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